Bulgarie : l'écologie en danger ?

Le blog des participants à l'atelier de journalisme web à l'université de Sofia, en novembre 2007.

lundi 3 décembre 2007

Les zones protégées en images

Le Conseil des ministres a entériné la protection de certaines zones environnementales. Voici, en images, les plus beaux lieux bulgares concernés par Natura 2000.

Les zones protégées approuvées par le Conseil des ministres:
88 zones protégées pour les oiseaux : presque 11,3% du territoire du pays
180 zones protégées pour les habitats :13,3% du territoire du pays
Couverture totale : presque 18,2% du territoire du pays


Melnik (voir carte)
La plus petite ville bulgare, située au Sud-Est de Pirin, à 24 km de Sandanski. Très célèbre par le vin et son architecture. Melnik est une ville-musée d'une riche histoire de l'époque du Moyen-Age. Les 96 bâtiments de la ville sont classés monuments historiques.


Irakli
Irakli est un territoire protégé avec de camping, à 70 km de Varna, près du village Emona. Loin des autres stations balnéaires, il ne possède presque pas d'infrastructure. Connu surtout par sa nature vierge. Là on peut voir une végétation très rare et protégée.


Strandzha (voir carte)
Strandzha est une montagne de 10 000 km2 située au Sud-Est de la Bulgarie. Une partie de sa surface est en Turquie. C'est le territoire le moins peuplé dans le pays- à peine 10 personnes par km2. Elle comporte beaucoup de réserves parmi lesquelles "Vitanovo" , "Silkosia", "Tisovitsa"...


Cap Eminé
Ce cap est situé à 79km de Varna et à 54km de Bourgas. Il représente une falaise de 60 mètres, c'est la côté Est de Stara planina. Au Nord est situé Irakli. Dans la région de Eminé il y a des ruines d'un monastère de l'époque du Moyen Age.


dimanche 2 décembre 2007

Micro-trottoir: Natura 2000 ? "Sur ce sujet... chut!"

Questionner les jeunes sur Natura 2000, c'est logique car ce sont les ados et les étudiants qui ont organisé les protestations de cet été. Pourtant, ils montrent un manque total d'intérêt. Refusant d'accepter cette apathie, nous avons débusqué quelques "braves" qui nous ont expliqué leur position.

Philippe, 19 ans croit que les médias sont cyniques quand ils traitent le sujet et juge leur attitude mercantile. Il estime qu'il y a trop d'intérêts financiers en jeu pour élaborer des stratégies touristiques respectant l'environnement. Selon lui, ce business pensé selon la formule "grand hôtel, grand prix, pas de respect de la nature" ne durera pas plus de dix ans au maximum.


Alexandre, 19 ans pensent que la plupart des gens n'apprécient pas les richesses naturelles. D'après lui Natura 2000 ne réalise pas du tout sa mission de protéger la diversité biologique et n'est donc qu'un projet formel. De plus il ne croit pas non plus aux protestations, les qualifiant de chimères non efficaces. "Cela ne change rien, la situation reste la même, malheureusement..."


Au contraire, Vélina, 21 ans est absolument POUR les protestations. Elle y participe activement: "Il y avait des manifestations où on se réunissait autour du Ministère chaque jeudi. On a créé beaucoup de pétitions, de déclarations. Malheureusement, sans aucun soutien. A part des médias qui étaient avec nous pour observer ce qui se passait". En résumé, Vélina explique que l'écologie et l'économie ne peuvent pas travailler ensemble. Pas encore.


Violéta, 21 ans, trouve une certaine relation entre les intérêts économiques locaux et le développement économique des différentes régions. Elle croit que dans la capitale, l'économie marche bien, tandis que les provinciaux ont faim d'investissements. Pourtant ce ne sont pas quelques petits hôtels familiaux qui peuvent à eux seuls sauver le tourisme. Elle est sûre que ceux qui aiment la nature comprennent sa position.

Peut-être les médias portent la responsabilité de l'apathie des jeunes qui ont perdu leur intérêt envers le sujet. On peut même penser qu'ils les ont désinformés. Pourtant c'est un peu affreux que la plupart des interrogés ne veuillent pas partager leur opinion (quand ils en ont une !).

Il y a heureusement des ados comme Philippe, Alexandre, Vélina et Violéta qui connaissent le programme, ses avantages et ses inconvénients. C'est le pluralisme de leurs opinions qui porte les germes d'un nouveau débat dans l'espace public.

Des sanctions pour la Bulgarie ?

Malgré l'adoption du programme Natura 2000, la Bulgarie risque des sanctions de l'Union Européenne. Car les critères de sélection des zones à protéger sont économiques et non pas scientifiques.

"Les écolologistes soutiennent que les membres du gouvernement trompent la société en affirmant que Natura 2000 ne sera pas la cause de sanctions contre la Bulgarie de la part de l'Unoin Européenne,
écrit Yordanka Ivanova dans un article publié sur le site de la Radio Nationale. Pourtant il y aura des sanctions car le pays viole les directives européennes: la liste des zones devait être envoyée il y a un an, le champ d'application n'est pas respecté et ses critères sont économiques et non pas scientifiques. Les écologistes pensent que l'application des sanctions n'est qu'une question de temps".

Darina Grigorova est aussi journaliste à la Radio nationale. Elle travaille sur le sujet Natura 2000 depuis le debut de l'application du programme en Bulgarie. Selon elle, le gouvernement ne veut pas entendre la voix des écologistes et des spécialistes.

Autre problème : la législation bulgare ne prévoit pas une responsabilité personelle pour les gens qui représentent les institutions et qui prennent des décisions sur les zones protégées. "Il est nécessaire de créer un organe de contrôle qui doit représenter l'opinion publique. Sinon on est menacé de sanctions de la part de Bruxelles", nous explique t-elle.


Les insitutions européennes : alliées des écologistes ?

Elle ajoute que les sanctions qui seront d'un montant de plusieurs millions d'euros vont affecter chaque contribuable bulgare. "Les medias présentent le problème d'une manière correcte mais les institutions ne s'intéressent pas beaucoup à leur opinion", continue t-elle.

L'application du programme Natura 2000 en Bulgarie a abouti à une vraie guerre entre les écologistes et les investisseurs. Qui est l'allié des ONG dans cette guerre ? Ce sont les institutions européennes qui selon les écologistes sont moins corrompus et plus crédibles que leur partenaires bulgares. Reste à savoir quel est le rôle du gouvernement bulgare et des autorités locales dans ce conflit...

Vous n'avez toujours pas compris Natura 2000 ? Regardez ce document !

Nous avons pu nous procurer la présentation de Natura 2000, créée par l'Association écologique "Balkani".

Les spécialistes de l'association fixent les zones qui doivent être protégées et essaient d'expliquer aux gouvernement pourqoui ces territoires sont importants pour le developement écologique durable en Bulgarie.

Attention, le document est en bulgare. Parcourez-le en cliquant sur les petites flèches.


samedi 1 décembre 2007

La procédure d'échange des terrains : une menace pour l'écologie ?

L'échange de terrains semble être un moyen de se procurer des terrains protégés. Les exigences de l'Union Européenne vont-elles mettre fin à ce genre de pratiques ?

Selon un article publié dans Capital, la procédure d'échange de terrains est un des moyens de gestion des affaires de propriétés immobillières de l'Etat bulgare. Une procédure légale utilisée dans la sylviculture.

Dans son article daté d'août 2006, le journaliste de Capital explique que le troc est un moyen de contourner les lois du marché libre car les prix des terrains sont déterminés non pas selon le principe de l'offre et de la demande mais en fonction des estimations des fonctionnaires du ministère de l'agriculture. Leurs supérieurs affirment que les parcelles sont évaluées selon des critères purement arboricoles. Mais cette pratique engendre aussi des schémas de corruption très réussis qui favorisent l'enrichissement d'un groupe de fonctionnaires, et celà sur le dos des contribuables.

La loi qui régit les questions du troc ne spécifie pas quels sont les critères selon lesquelles une demande d'échange de terrain peut être satisfaite ou rejetée. La décision finale reste très subjective même si la procédure prévoit des validations à plusieurs niveaux avec, in fine, la signature du ministre de l'agriculture.

En réalité, tous les ans les contribuables perdent des millions d'euros à cause de ce type de transactions immobilières dommageables. Changer la loi et mettre fin à ces pratiques vicieuses s'avère urgent. L'organisation d'enchères publics et de concours "transparents" pour la vente ou l'échange des terrains nationaux classés "inutiles", semble beaucoup plus naturels pour la logique libérale du marché immobilier libre. Même avec une administration d'Etat qui fonctionnerait parfaitement bien, transformer l'Etat en une agence immobilière est de toute façon peu valorisant.

Depuis l'article de Capital, la Bulgarie est devenu membre de l'Union Européenne, et toute pratique louche (ou pas) est désormais soumise à des mécanismes de contrôle de la commission européenne de plus en plus efficaces. Suspense...

Libellés : , , ,

Le Maire de Separeva Bania se cacherait-il derrière un pseudonyme ?

Les menaces sur la nature bulgare ont causé beaucoup de discussions et polemiques chez les internautes, pas seulement bulgares, mais francais, aussi. Une tribune de l’association de défense du parc naturel bulgare de Rila ("France Rila"), signée par le président David Morand, qui est un écologiste, a ouvert une polemique intéressante.

Un certain Edin Planinar (Un montagnard, en français !) se confronte avec Morand et dit que l’information que il l‘a donné, n’est pas correcte .Il explique que le problème reel de l’association “Que la nature demeure en Bulgarie” est financier. L’association a été sponsorée avec de centaines de millliers d’euro jusque’a 2007 par la “Direction de developpement et cooperation de la Suisse”, mais d’apres lui, ces pseudo-ecologistes ne faisaint rien.

Quelques internautes sont surpris d’attitude de Planinar . Une certaine Atanaska dit que deriere l’identité du mysterieux Planinar , ce cache le Maire de Separeva Bania!Quelques mois avant, elle a envoyé un mèl au maire pour en savoir plus sur cette supercherie. Le Maire lui a donné un discours sur la légalité des projets et sur leurs bonnes intentions . Quelques semaines plus tard, à le site de « Pour que la nature bulgare perdure » , elle a vu des photos, compromettantes les fameux dites du Maire. Elle a trouvé les mêmes phrases que celles de mèl du Maire, dans le texte du « planinar ». C’est tres interesant !
"Assumez votre vrai identité, vos erreurs et vos mensonges et mettez bien en grand votre vrai prénom (comme l’avons fait nous), si vous avez « les couilles » comme on dit en France", écrit-elle.

La discussion s'envenime
Fred Penot en vient à insulter Planinar :
"Quand ta vie terrestre prendra sa fin, tous tes biens materiel tu laissera, alors à quoi bon amasser tout ce fatras dont tu t’embarasse.Quand tu partira on te demandera des comptes sur ta vie et tu verra ta vie passé, mais il sera trop tard pour réparer tes erreurs…Peut etre pourrai tu commencer dès maintenant en regardant la vérité en face afin de pouvoir marcher la tête haute plutot que cagoulée entre deux policiers. Cela serait mieux, non?"

D’aprés Nana, Planinar ne voit pas des faits, expliquant que la construction d’un ascenceur va detruire completement l`harmonie ecologique.

Le biologiste Dimitar Berov, membre de la coalition « Pour que la nature demeure en Bulgarie », dit que la vérité est que la construction profitera uniquement aux propriétaires du nouveau chalet à côté du terminus du téléphérique parce qu’ils auront plus de clients.

Parler de Natura 2000 avec des citoyens, une mission impossible

Dans les rues de Sofia, le projet Natura 2000 ne fait pas beaucoup parler de lui. Interroger l'homme de la rue sur ce sujet est une vraie mission impossible ! Récit d'un micro-trottoir très difficile à mener...


On cherche quelqu’un qui a envie de s’arrêter et pour nous dire quelle est son opinion sur “Natura 2000” en Bulgarie. Après 20 minutes : aucun resultat. Chacun est toujours trop pressé. On a faim, on a soif, on est fatigué, c’est la capitale de la Bulgarie et les habitants de cette ville n’ont pas de temps. Voilà pourquoi notre ambition de trouver des réponses, semble ridicule. On nous dépasse avec un sourire aux lèvres.

Pourtant, on continue à poser la même question: “ Que pensez–vous de “ Natura 2000?”


Ivo, 20 ans, acteur
“ Comme un citoyen de L’Union Européenne, j’ai le droit de contempler une nature pure! Je voudrais que le nombre des lacs à Rila reste le même dans 50 ans, je voudrais rencontrer un ours vivant à la montagne…” ( il rit)





Vessi, Nadia, Karina
17 ans, élèves

"Natura 2000 ?
J’en sais peu de choses, mais je suis pour l’idée de préserver les richesses de notre nature. Je pense que c'est plus important de pouvoir visiter des lieux pitorresques au lieu de dormir dans des hôtels quatre étoiles." ( Vessi)

"Vessi, tu as raison…Moi aussi, je pense que le soin de la nature doit être une première obligation de la société..je partage les idées de ce projet! C’est tout!" ( Nadia)

"Toute la nature doit etre proteger. Mais c'est tojours difficile pour les gouvernements de décider les territoires "bénies" (Kari)



Toni, 15 ans, élève
" Natura 2000 ? Je n'en sais rien! C'est une organisation? Un film?"












14h, Palais National de la Culture, Sofia
. On est toujours là! On se trouve devant une chapelle! On est un peu deçues de l'ignorence des jeunes par rapport au sujet! A ce moment, on apperçoit une vieille femme et on décide de la interroger...Elle ne veut pas qu'on lui prenne une photo, mais elle est d'accord de partager son opinion pour le projet Natura 2000.

Elena, 70 ans
"Natura 2000, c’est un bon p
rojet. Je le soutiens. Moi, je ne suis pas d’ici. Ma ville natale, c’est Dobrich. Pres de Dobrich , il se trouve une place magnifique – Yailata – l’unique steppe sur les Balcans et à present elle est en peril. Deux businessman sont en train d'y consrtuire une sorte de restaurant. Et vous voyez..cela se passe partout en Bulgarie..Et, vous les jeunes, vous devez lutter contre ce " massacre" de la nature natale..."


Mais, malheureusement, nous , les jeunes, qu'est-ce qu'on fait?...




Conclusion :
La plupart des bulgares ne sont pas bien informés sur le projet "Natura 2000"! La nature des bulgares n'est pas habituée à proteger la nature! Les jeunes aiment aller à la montagne, voyager, boire, s'amuser, profiter de sa liberté, mais ils ne s'interèssent pas vraiment aux problèmes ècologiques. Et les gens âgés ont d'autres problèmes à résoudre! Ils possèdent des brochures, concernat " Natura 2000" qu'ils ne prendront jamais à lire. Ainsi vont-ils continuer à ignorer la problématique en sujet! Tant pis pour eux...et pour nous en effet!

Libellés : , ,

Simion Pateev : "Je fais ça parce que je cherche de la justice"

Simion Pateev est un étudiant de journalisme 3ème année dans l'université de Sofia et journaliste dans un important quotidien bulgare. Il tient aussi un blog très actif pour attirer l'attention de la société bulgare sur "Natura 2000".


Pourquoi avez-vous commencé à s'intéresser aux problèmes écologiques et en particulier au dossier “Natura 2000”?

Je me souviens la première fois que jai commencé à écrire surNatura 2000”: je marchais dans la rue, je prenais des photos de choses différentes et soudain jai vu un ami qui vient de recevoir un message lui informant dune protestation spontannée en défence de la montagne. En ce temps-là le governеment avait voté une décision qui permettait les constructions dans le Parc National de Strandja.
Quand je suis arrivé, un groupe de près de 200 gens s’était rassemblé: ils portaient des affiches, ils scandaient, ils ont bloqué la circulation. J’ai pris mes photos et puis j’ai fait un reportage que j’ai lancé dans mon blog et c’étaient donc mes premiers pas dans la réflexion des protestations des écologistes.
Après avoir vu cette démonstration, j’ai fait une connaisance plus détaillée avec les problèmes autour de Strandja et avec les décisions du gouvernement sur ce cas. Alors j’ai pris conscience qu’ici il y avait quelque chose d’irrégulier, soit une corruption, soit des intérêts pas trop propres, soit un lobby, et que ce n’est pas normal, ce n’est pas juste et depuis lors j’ai commencé à lutter activement pour cette cause.
De ma tribune – mon blog – j’informe la société du point de vue des écologistes et des actions du gouvernement. Mon but est de former l’opinion public et aussi de documenter les événements pour qu’ils restent dans le temps parce que tels événements importants ne doivent pas être oubliés. Mais mon motif principal pour s’engager au cas “Natura 2000” était le désir de trouver la vérité, de contribuer à la résolution du problème.

Le résultat définitif de cette épopée est la décision prise hier. Pouvez-vous éxpliquer comment ça s’est passé: dans un mois ceux qui y étaient intéressés ont réussi à trouver un truc appelé “des plans de structure“, et ainsi à limiter les territoires préservés de 34% à 20%?

En effet, selon les documents, les zones préservés représentent 34% du territoire du pays mais avec la petite restriction que toutes les zones pour lesquelles il y a des plans de structure détaillés délivrés d’y sont exclues. C’est pourquoi l’année dernière tout le monde cherchait à obtenir très vite un plan de structure.
Et aujourd'hui deux tiers de la côte de la mer Noir, la moitié de la montagne Vitocha et une grande partie de la montagne Rila restent hors de la liste préservée à cause de projets tels que la création de gros villégiatures de ski - “Super-Borovets” et “Panitchichte” et autres. En fait, si on fait un simple compte en soustrant toutes ses zones de la liste de “Natura 2000”, on va voir qu’il restent vraiment seulement 20% de territoires préservés. Et c’est évident qu’ici il y a un lobbysme.
L’Agence d’investissements, qui est une institution de l’Etat, délivre des certificats d’investissements de premier grade, les investisseurs de ce grade jouissent de tout le soutien de l’Etat et ils se mettent d’accord avec le gouvernement pour des constructions de villégiatures, de cités commerçants, d’hôtels, etc. sur des territoires préservés. Le gouvernement est content parce que ces projets-là amènent d’autres investissements et il s’en fous de la nature menacée.
C’est notamment contre cette pratique-là que protestent les jeunes écologistes, c’est pourquoi la société doit exercer une pression sur le pouvoir – en sortant dans les rues et en faisant des procès appeleant les décisions du Conseils des ministres. Bien que, moi personnellement, je n’ai pas confiance de notre système judiciaire. Un des exemples les plus chocants de notre pratique est celui quand la décision du Cours Suprême d’interdire les constructions dans la montagne Strandja était rejetée par le gouvernement. Et on vive dans un pays appelé démocratique, dans un pays avec une séparation des pouvoirs…

Protestation des jeunes écologistes: pris du photo-blog de Simion Pateev

Acceptez-vous cette issue comme une perte personnelle?

Non, je ne l’accepte pas comme une perte parce qu’en fin de compte, grâce aux blogs des gens comme moi, le cas “Natura 2000” a gagné une popularité sociale, les gens étaient informés de ce problème et ont commencé à s’intéresser, a protester, etc. En plus, selon des données inofficielles, les territoires que le gouvernement envisagait à inclure au début dans la liste préservée étaient autour de 15%. Donc, nos efforts n’avaient pas resté vains, mais au contraire, il y a un résultat visible.

Vous avez pris part à une Conférence Internationale des Ministres de l’Ecologie et à une discussion liée à la préservation de la nature à l’aide des IT l’octobre dernier. Pensez-vous que durant cette conférence des idées importantes et utiles ont surgi qu’on pourrait appliquer à notre cas?

La conférence a pris place en Belgrade mais l’occasion n’était tout à fait lié à la préservation des territoires ou à la “Natura 2000”. Des sujets étaient beaucoup plus globals: les gaz de serre et les émissions nocives. La Conférence était fermée donc nous, les journalistes, étions admis seulement aux brifings. Alors c’était juste une comparaison des éco-politiques des pays différents et on n’a pas parlé ni de Bulgarie spécialement, ni de problèmes ou d’idées concrètes.
Le plus important, je pense, est qu’après la conférence j’ai assisté à une discussion des IT-spécialistes de l’Amérique, de l’Allemagne, de la Russie, du Belaroussee et d’autres pays. On a partagé notre expérience sur les façons desquelles les IT peuvent aider pour la préservation de la nature et tout le monde s’est mis d’accord du grand rôle de l’intérnet pour l’information et l’activisation de la société. Presque partout il y avait d’exemples de grandes campagnes initiées par des blogs, par des petitions virtuelles, etc.

On est à la veille d’une appréciation de la part de la Comission Européenne. D’après vous, les experts européens pourraient-ils contribuer au retour des zones rognées dans la liste des territoires préservés?

L’appréciation des experts pourrait aider à notre cause. Je crois que la Comission Européenne va contraindre l’Etat à renvoyer une partie des territoires dans la liste préservée. J’espère que l’avis expert va triompher des intérêts des investisseurs soutenus par l’Etat. Je pense que la montagne de Rila doit être obligatoirement inclue dans la “Nature 2000” et je suppose que peut-être après l’intervention de la CE le pourcentege des territoires préservées serait autour de 25%.

Mais il est très probable que la Bulgarie sera jugé. Pourquoi nous n’avons rien appris de l’exemple triste de la France et de la Grèce qui avaient été jugées par la Comission Européenne pour une réalisation incorrecte du même projet “Natura 2000”?

La Bulgarie n’a été jamais touchée par des amendes. On a déjà subi quelques fois des sanctions ou des critiques pour notre justice, agriculture, instruction. Il n’y a pas une chose qui pourrait sursauter le gouvernement. Il est dirigé plutôt par l’intérêt à court délai – aussitôt, pendant le mandat arranger cet investissement-ci dans cet endroit-là – que par l’intérêt à long terme – préserver et exploiter les territories optimalement pour qu’ils gardent ses resources dans le temps.
Et ça serait compréhensible si la Comission Européenne déclare qu’elle va nous juger ou nous faire payer par exemple comme la Pologne, qui était frappée d’une amende pour la construction d’une autoroute dans un territoire préservé.

La côte bulgare de la mer Noir étouffe déjà par d’hôtels, dans le même temps la construction des gros villégiatures de ski provoquerait une brusque disbalance écologique. Comment, d’après vous, on pourrait arrêter les jeux maffio-politiques, si tant de protestations, des blogs, etc. n’ont pas réussi à le faire?

La pression sociale doit persister et c’est elle qui va jouer un role-clé dans la limitation de ces arbitraires. Pour le moment, elle a seulement provoqué quelque intérêt vers le thème au milieu de certains groupes de gens, parmi lequels des hommes instruits, des juristes, etc. Mais c’est la direction correcte - de ne pas se réfuser, de continuer à intenter des procès dès qu’il y ait un doute de corruption, peut-être de créer un mouvement politique défendant les intérêts écologiques.
Nos buts sont d’attirer un maximum de gens et d’exiger une transparence maximale des institutions. Pourquoi les décisions importantes pour la société sont prises à huis clos? Par exemple pour que le ministre de l’écologie Djevdet Tchakarov puisse voter contre la préservation d’une partie de la zone Hyrakli où l’investisseur Binev qui est proche de certains des ministres et même du premier-ministre veut construire une villégiature. Simple et inadmissible…


La montagne de Rila - zone préservée: pris du photo-blog de Simion Pateev


On sait que la police file les blogs de certains gens qui écrivent sur les événements autour de “Natura 2000” et qu’elle a appelé certains d’eux pour les prévenir que leur activité “dépassait les limites de la loi”. Vous, comme un homme engagé par la cause et comme un bloggeur actif, avez-vous eu des problèmes avec la police?

En fait, les problèmes avec la police ont surgi juste dans le feu des protestations. Alors un collegue - Michel Bozgunov m’a trouvé et m’a raconté qu’il avait été appelé dans la police où il avait été presque menacé pour arrêter son blog sur les démonstrations des écologistes. En plus, il avait vu des pages imprimées des blogs d’autres personnes et y compris le mien.
Bien-sûr on a fait un reportage qui a eu un grand retentissement. Les médias étaient intéressées, la société était indignée, il y avait des discussions, la police était discréditée et le cas s’est tourné contre elle-même. Parce qu’elle a éprouvé une déstabilisation, on était à la veille d’autres protestations sociales, elle a éprouvé que les blogs avaient provoqué des mouvements entre les gens et voulait isoler ces mouvements dangereux, faire peur à cette grande force sociale. Mais ça ne s’est pas passé.
Et moi personnellement, j’ai eu des problèmes avec la police deux fois au cours des démonstrations: je prenais des photos quand les agents m’ont dit que c’était interdit de les filmer. Ils ont pris mes pièces d’identité, voulaient m’arrêter et c’était seulement grâce aux autres collegues d’autres médias qu’on m’a laissé partir.


Et ne croyez-vous que ça c’est une violation brutale sur la liberté de la parole et une tentative de désinformation de la société?

Bien-sûr que c’est une violation sur la liberté de la parole et sur les droits constitutionnels de l’homme. Le Ministère de l’intérieur n’avait pas de raison, a tenté à cacher ses fautes à l’aide de mesures de répression et a échoué. De plus, c’était une tactique “off-line” qu’on a essayé à appliquer aux problèmes “on-line”, c’est-à-dire qu’on a tenté à appliquer de vieux chemas à une nouvelle situation et aux gens modernes – évidemment, ce n’était pas possible.
C’est laid et absurde dans le 21 siècle mais peut-être cette réalité existe parce que notre système politique n’est pas entièrement réformé et la publicité y représente quelque chose d’anormale. Mais je suis heureux que la société réagit et j’espère qu’elle va continuer à se devélopper, à être active et pas inerte et j’espère vraiment que les gens vont continuer à lutter pour des causes désintéressées comme celle-là.


La police en activité: pris du photo-blog de Simion Pateev

Libellés : , , ,

Natura 2000, un programme européen de préservation de la nature


Natura 2000 est un réseau européen composé des territoires protégés. Son but prinsipal est d’assurer « une longue vie » aux espèces et aux lieux les plus précieux et les plus menacés en Europe en coordination des conventions internationales dans le domaine de la protection de l’environnement et de la diversité biologique.

L’organisation doit être créée dans tous les pays membres de l’UE, elle fait partie des critères de l’acceptation dans l’Union de la candidature du pays. La Bulgarie devait aussi rédiger une liste des lieux potentiels Natura 2000 jusqu'à décembre 2006 qui devaient rejoindre ceux du réseux européen après l’entrée du pays dans l’UE.

Les lieux visés dans le réseau écologique se déterminent selon deux Directives principales de l’UE pour la protection de l’environnement – Directive 92/43/ЕЕС – protection de la flore et de la faune sauvages et la Directive 79/409/EEC – sauvegardage des oiseaux sauvages.

D’après la loi sur la diversité biologique acceptée par l’Assemblée Nationale au mois d’août 2002 en Bulgarie, des zones protégées ont été créées qui font partie du réseux écologique nationale. Ce sont des lieux du territoire et de l’espace maritime du pays qui répondent aux exigences suivantes : présence des espèces animales et végétales et des lieux inclus dans la Directive.
Natura 2000 est déjà l’un des sujets les plus actuels dans le quotidien des institutions et des organisations liées au développement de l’économie mais aussi de celle qui essaient de promouvoir la Bulgarie comme l’un des pays les plus propres dans le monde.

(Source d’info)

Libellés : , ,

Natura 2000 : pourquoi les écologistes râlent...

Le 29 novembre, le gouvernement bulgare a entériné toutes les zones qui doivent entrer dans le reseau écologique "Natura 2000". Ces zones representent 33.8 % du territoire de la Bulgarie - un pourcentage assez grand par rapport aux autres pays de l'Union Européenne. Néanmoins, les écologistes ne sont pas contents. Pourquoi ?

C'est l'article 3 du document adopté par les ministres qui pose principalement problème. Il indique que les plans d'occupation du sol déjà adoptés par les collectivités locales prévalent sur le plan Natura 2000. En clair, si une mairie a décidé de rendre constructible une zone protégée, les écologistes ne pourront aller contre.

Autre problème : le gouvernement a décidé d'exclure de son plan la zone tampon de Rila - un territoire qui attire beaucoup les investisseurs.

Une "bulgarisation" des lois européennes
"La décision récente du gouvernement bulgare représente une "bulgarisation" des lois europeennes", affirme Borislav Sandov de UNECO (Club Universitaire pour l'écologie et le développement durable). Notre pays est menacé des sanctions de la part de Bruxelles".

"La construction illégale de routes et d'un remonte-pente aux Septs Lacs de Rila pose problème car c'est dans le Parc National de Rila, les zones protégées de Rila, la zone tampon Rila et dans les zones protégées des oiseaux à Rila", explique Tzeta Hristova de la coalition "Pour qu'il reste de la nature en Bulgarie", citée par la Radio nationale.

"Pour la construction de cet equipement, il est nécessaire que soient donné des autorisations valides pour le régime de la construction, une évaluation sur l'action sur l'environnement ainsi que des concessions pour l'utilisation de la propriété d'état exclusive. Il s'agit de ' routes et d'une remonte-pente ainsi que d'un bassin d'eau pour lequel il n'y a pas toujours des données sur les autorisations respectives", ajoute Tveta Hristova.

Les pelleteuses continuent de travailler...
Malgré l'absence de ces autorisations, la construction illégale dans les zones protégées continue.
"La thèse des ONG est que les constructeurs doivent être arrêtés immédiatement jusqu'à ce que dure la vérification du Ministère de l'environnement et après sa fin que soient prises les mesures administratives effectives", conclut Yordanka Ivanova, journaliste de la Radio Nationale.

Pour Milena Dimitrova du Centre d'information écologique à Sofia, le problème, c'est aussi la corruption : "Les agents du Ministère de l'environnement et des eaux dans les régions du pays sont trés mal payés. Leur salaire mensuelle est environ 300 leva (150 €). On peut s'imaginer qu'ils sont menacés par la corruption. Parfois les autorités locales sont corrompus aussi par les grands investisseurs. En outre, certains des institutions bulgares ne connaissent pas trés bien leurs obligations. Et ce sont les ONG qui doivent les informer".

Crédit photo : forthenature.org